vendredi 23 septembre 2016

Leçon de guitare (pas si) sommaire



(Musée de la Musique - Atelier "Qui veut jouer avec moi?")


La musique, comme les livres et (vous l'aurez deviné) les musées, tient une place importante dans la vie de mes filles : leur père, qui joue de l'orgue à ses heures perdues, leur en fait écouter de toute sorte, et la grande, inscrite cette année à un cours de danse (une des rares activités possibles à son âge) aime à se déhancher sur Mozart aussi bien que sur la Compagnie créole, entraînant sa petite sœur qui remue déjà énergiquement son popotin. Il n'est donc pas étonnant que, parmi nos musées d'affection, ceux auxquels nous revenons régulièrement, se trouve le Musée de la Musique. Nous avons déjà parcouru à plusieurs reprises son exposition permanente, sans oublier une exposition temporaire et des ateliers pour les enfants - je vous ai déjà raconté la visite que nous avions faite autour du thème des dragons. Nous y sommes retournées au mois de juin, ma grande et moi, pour un nouvel atelier qui est venu couronner une belle après-midi entre filles.

Arrivées tôt, nous avons d'abord fait un petit tour dans l'exposition permanente - sans audioguide, mais avec le livret pour enfants. Lors d'une précédente visite, nous avions testé l'audioguide pour enfants (officiellement à partir de 6 ans, même si les plus petits peuvent en apprécier les extraits musicaux et les explications), très intéressant mais contraignant et peu pratique : le casque, trop grand, glissait des oreilles de notre grande-pas-assez-grande ; de plus, comme il était relié à mon appareil, nous étions liées l'une à l'autre, et ma fille n'était pas libre de ses mouvements - sauf à se retrouver déconnectée. Ces détails pratiques sont regrettables, car ils empêchent de profiter pleinement de l'audioguide, qui offre pourtant un complément auditif agréable, et parfois indispensable, à la partie visuelle de la visite. Ainsi, dans la dernière section du musée, consacrée aux instruments du monde, plusieurs extraits vidéos sont projetés sur des écrans, et l'on ne peut en écouter la bande son que par le biais de l'audioguide : sans le casque, les écrans restent muets, ce qui s'avère plutôt frustrant quand les images montrent des musiciens en action. C'est par cette section que nous avons commencé notre rapide (re)tour dans le musée ce mercredi-là : étant la dernière, elle est aussi celle que nous traversons le plus rapidement, ce qui est bien dommage, car elle est très riche ; elle permet notamment aux enfants de jouer de la sanza, lamellophone africain qui fait partie des cinq points "Touchez la musique" du musée (cinq instruments à manipuler, sans forcément en jouer : une viole de gambe dont on caresse les différents éléments, les morceaux d'un orgue dont on manipule les soufflets et les jeux, une trompette, dont les tuyaux s'allument en fonction des pistons actionnés, un theremin - un peu difficile à maîtriser -, et la sanza, sans doute le plus facile et le plus ludique des cinq).

A défaut de casque, nous avions en main ce jour-là le livret-jeu disponible à l'accueil - il faut le demander, surtout si votre enfant est un peu jeune, car il est plutôt destiné aux visiteurs qui ont sept ans et plus, notamment parce qu'ils sont censés pouvoir lire les cartels. Et de fait, le livret est long, parfois difficile, mais propose des activités variées, parmi lesquelles on peut faire un choix, en fonction des envies, des goûts et du rythme de visite de l'enfant. J'ai choisi une double page concernant les instruments d'Afrique, à relier à leurs régions d'origine ; bien entendu, c'est moi qui ai lu les cartels et les indications sur la carte, mais retrouver les huit instruments dans les deux grandes vitrines de la section africaine a bien occupé ma fille, et lui a permis de mieux observer luths, tambours, trompes et cloches. Puis nous avons parcouru le musée "à l'envers", au gré des envies de l'une et de l'autre. Si l'étage du xxe siècle, un peu technique, un peu abstrait, ne l'a pas arrêtée longtemps, ma fille a voulu revoir l'octobasse, immense contrebasse de presque 4 mètres, qui ne cesse de l'impressionner. Je l'ai emmenée reconnaître, avec le livret comme support, les instruments de l'orchestre du xviiie présentés dans une vitrine, nous avons joué, sur le livret, à retrouver les embouchures et anches des instruments à vent. Au passage, nous avons admiré les harpes, les clavecins, véritables œuvres d'art...

Puis ce fut l'heure de l'atelier. Contrairement à ce qui s'était passé lors de la visite sur les dragons, c'est par la pratique musicale en groupe que notre guide a choisi de commencer. Le thème était censé être celui des familles d'instruments. Pas de leçon formelle, cependant, rien de "scolaire", et je ne crois pas que l'animatrice (qui n'avait rien d'une conférencière, donc, mais savait gérer un groupe d'enfants plus ou moins concentrés) ait jamais prononcé l'expression de "famille d'instruments". Pourtant, les enfants ont appris des tas de choses, en manipulant. Ce qui nous a le plus plu, en effet, dans cette visite-atelier, c'est le nombre d'instruments manipulés en si peu de temps : après le gong, que chaque enfant a fait sonner, nous avons tous eu en mains (les parents aussi, oui) un instrument à percussion, qui un tambourin, qui un djembé. Puis ce fut le tour des maracas, clochettes et autres instruments à agiter. Les cordes, ensuite, ont été déclinées sous plusieurs formes : des guitares, mais aussi une harpe et un violon, qui sont passés de main en main. Tout cela très rapidement, mais sans à peu près : nous avons appris à positionner nos mains sur nos percussions pour produire sons graves et sons aigus, les guitares et violons ont été mis en place correctement entre les mains de chaque enfant, et chaque famille d'instruments nous a donné l'occasion de jouer tous ensemble. La séance, menée de main de maître (mais tout en douceur), s'est terminée sur quelques explications sur l'accordéon, en prévision du concert-démonstration offert ce jour-là dans les salles du musée par une bandonéoniste - instrumentiste très intéressante et agréable à écouter.

Après la pause-concert, nous avons commencé notre visite guidée du musée, avec plusieurs stations intéressantes, nourries d'anecdotes. Notre conférencière avait choisi notamment de s'arrêter devant les pochettes des maîtres à danser du xviie et, après avoir commenté pour les enfants la maquette du château de Versailles et leur avoir parlé des fêtes du roi Soleil éclairées de mille chandelles, après avoir raconté les mésaventures fatales de Lully avec son bâton de maître de danse, elle a allumé son appareil portatif pour faire écouter aux enfants la musique de l'époque, mais surtout pour les faire danser ! Un moment charmant qui les a tous réjouis ! Cette visite, intéressante pour les petits comme pour les grands, jamais bébête, ni trop longue ni trop rapide, car elle reposait sur une petite sélection d'instruments, s'est achevée par un instant d'admiration et d'étonnement devant la toute dernière acquisition du musée, en vitrine alors depuis à peine une semaine : une guitare tortue, sorte d'instrument-bijou qui a fasciné petits et grands.

Visite-atelier « Qui veut jouer avec moi ? » - Tarif : 8 euros (enfant), 10 euros (adulte). Durée : 1h30. Enfants de 4-7 ans.

Agenda Enfants et familles de la Cité de la musique : http://philharmoniedeparis.fr/fr/agenda?public[0]=233&public[1]=234&public[2]=235

Musée de la musique – Tarif : 7 euros ; gratuit pour les moins de 26 ans.
Poussette non acceptée. Le musée prête poussette et/ou porte-bébé.
Pas de « point goûter » à l’intérieur du musée, mais une sortie temporaire est possible ; on peut alors s’installer dans le café de la Philharmonie, ou sur les grandes banquettes du hall.