("L'envol ou le rêve de voler" - la Maison rouge)
Ces derniers temps nous avons souvent visité des expositions peu de temps avant leur clôture, et je n'ai pas toujours eu le temps de vous en parler avant qu'il ne soit trop tard. Si je me permets aujourd'hui un article "de dernière minute", c'est qu'il ne s'agit pas seulement d'une exposition qui se termine bientôt, mais d'un lieu qui ferme définitivement à la fin du mois. Et puisque les vacances de la Toussaint approchent, si vous avez un peu de temps pour une visite onirique avec vos petits, je vous conseille de vous rendre à la Maison rouge, lieu dédié depuis 14 ans à la création contemporaine, et dont le fondateur a annoncé la fermeture définitive.

C'est un lieu plaisant que cette maison qui n'en est pas une - puisqu'il s'agit d'une ancienne usine, le nom de l'espace d'exposition lui venant d'un pavillon situé dans la cour intérieure de l'usine. Un lieu où l'on déambule, de ceux qui s'adaptent si bien aux œuvres contemporaines - et aux jeunes visiteurs. Un lieu fait de plusieurs espaces reliés par des sas ou des escaliers, où jamais l'on ne sent à l'étroit, malgré le caractère intimiste de ces salles à taille humaine. Un lieu tout de blanc vêtu, et généreusement éclairé, notamment par la courette intérieure, qui sert aussi de terrasse au petit café accueillant et convivial.

Pour cette exposition d'adieux, le thème ô combien choisi fut l'envol, le vol et le rêve de voler. Un thème traité de tant de manières que l'exposition, malgré un grand nombre d'œuvres, ne cesse de surprendre le visiteur par la variété des objets exposés : photographies, dessins et peintures, captations de spectacles ou films anciens (le
Voyage sur la Lune de Méliès), œuvres vidéos originales, installations (dont un hexagone de miroirs qui a beaucoup amusé nos filles) et sculptures (une chaise sur le dossier de laquelle reposent des ailes d'ange a particulièrement séduit nos petites visiteuses), mais aussi des machines volantes, authentiques ou imaginées par les artistes. C'est ainsi une fusée qui accueille les visiteurs depuis la cour intérieure, tandis qu'ils quittent l'exposition sous une nuée de super héros volants.

Notre cadette (3 ans et demi) a été tout particulièrement enchantée par cette visite qui répondait à sa curiosité naturelle pour ce qui est nouveau. Se laisser surprendre par la découverte d'un nouveau type d'objet - éléments d'une collection ethnographique ou engin volant à la Léonard de Vinci, "photographie" d'une sorcière écrasée sur le mur en regard du mur en question, toujours taché de sang - lever le nez vers le ciel ou s'allonger sur un pouf… c'était une véritable exploration ! Des pauses sont ménagées à divers points de l'exposition, grâce à des poufs ou mini fatboys sur lesquels les filles ont adoré s'alanguir pour se reposer, faire des grimaces ou regarder des vidéos - celle d'un homme dansant au milieu du jardin de pierres qu'il avait créé en p

lein désert a fascin
é notre aînée. Il y a même un matelas géant qui permet aux visiteurs (trop peu à la fois, malheureusement) de regarder les vidéos de spectacles chorégraphiques projetés sur un écran suspendu au plafond ! Le corps du visiteur est ainsi sans cesse sollicité pour participer à l'envol physique et métaphorique que propose l'exposition (il y a même une installation qui propose aux adultes de prendre une posture proche de celle de l'oiseau en vol - étrange !). Plus qu'une visite, une véritable expérience, tout à fait adaptée aux jeunes enfants. Courez-y, ou plutôt volez-y !

"L'envol ou le rêve de voler", jusqu'au 28 octobre 2018 à la Maison rouge : entrée 10 euros, gratuit pour les moins de 13 ans, tarif réduit (7 euros) entre 13 et 18 ans. Des billets coupe-file sont en vente sur le site de la fnac - à tenter peut-être, nous avons fait la queue dehors 20-30 minutes un mercredi après-midi hors vacances. Ouvert tous les jours sauf lundi et mardi de 11h à 19h, nocturne le jeudi (21h).