jeudi 19 mai 2016

Taille minimale requise

(exposition Klee - Centre Pompidou)

Une fois n'est pas coutume, c'est à deux, entre adultes, que nous sommes allés visiter l'exposition que le Centre Pompidou consacre à Paul Klee, sous un intitulé mystérieux : "L'ironie à l'œuvre". Il faut lire la présentation de l'exposition pour comprendre que le fil rouge de cette importante rétrospective (près de 250 œuvres sur les presque 10 000 produites par l'artiste) n'est pas le sourire provoqué par l'ironie au sens habituel du terme : les commissaires d'exposition ont plaqué sur cette œuvre prolifique un concept (me semble-t-il) anachronique, celui d'ironie romantique, pour mettre l'accent sur la réflexivité de l'œuvre de Klee (l'artiste tente de dire l'indicible, s'interroge sur les moyens qu'il met en œuvre pour réaliser cette tâche fondamentalement impossible) mais aussi sur la distance qu'il a toujours prise avec les modèles et les courants qui lui ont été contemporains (le cubisme, le constructivisme, le surréalisme, Picasso, etc.). Cette "thèse" est déclinée en plusieurs étapes qui constituent en fait une traversée chronologique de l'œuvre de Klee, et point n'est besoin de comprendre le concept d'ironie romantique et ses applications diverses par les commissaires pour apprécier cette exposition. Très riche, elle permet de découvrir la variété des créations de Klee, des dessins satiriques de ses débuts, qui font penser à Honoré Daumier, à ses toiles les plus connues, en passant par les marionnettes qu'il a créées pour son fils.

Pourquoi vous parler de cette exposition ici, puisque nous l'avons visitée sans les enfants ? Parce qu'on est parents même quand les enfants ne sont pas là, et que nous avons pensé à nos filles pendant la visite. Parce que nous n'avons pas regretté d'y avoir été sans elles et que nous n'y retournerons pas avec elles, comme nous l'avions envisagé. Et pour que vous sachiez à quoi vous attendre si vous voulez visiter cette exposition avec vos enfants.

Le problème ne vient pas d'un manque d'intérêt de l'exposition, qui nous a beaucoup plu à tous les deux, ni de la difficulté des œuvres, magnifiques et, pour la plupart, tout à fait visibles et compréhensibles pour des petits. Non, cela tient à un détail pratique tout bête : la hauteur d'accrochage ! Toute la première partie de l'exposition (deux grandes salles avec de petites "sous-salles") présente des dessins qui sont le plus souvent exposés à hauteur du visage d'un adulte (en tout cas du mien) - quelques autres sont à plat dans des vitrines, notamment ceux qui constituaient des livres satiriques. Le tout bien trop haut pour que notre fille aînée, par exemple, puisse les voir sans être portée.

Si vous voulez (re)découvrir Paul Klee, emmenez donc avec vous vos grands enfants, mais laissez les petits à la maison (à moins d'un tout-petit en porte-bébé). J'ajoute que la quantité d'œuvres, raisonnable pour un adulte, risque de rendre l'exposition un peu longue pour les plus jeunes : l'idéal serait d'opérer pour eux, en amont, un repérage et une sélection. Qu'ils puissent apprécier les couleurs et les formes, la drôlerie et la rêverie de cet artiste hors cadre.



Du 6 avril 2016 au 1er août 2016.
Galerie 2 - Centre Pompidou.
Ouvert tous les jours (sauf le mardi) de 11h à 21h (23h le jeudi).
Tarif : 14€ (tarif réduit à 11€) ; gratuit pour les moins de 18 ans.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire