La Cité de la musique (voisine et cousine de la Cité des
Sciences) offre une grande variété d’activités pour les familles, de l’éveil
musical pour les tout-petits (apparemment pris d’assaut) aux ateliers de
pratique d’instruments du monde entier. Comme souvent, les « petits »
(avant 7-8 ans) ont moins de choix que leurs aînés, mais l’agenda de la Cité
est extrêmement riche, et ils peuvent notamment participer à plusieurs
activités associant visite du Musée et pratique ludique de la musique.
Pendant les dernières vacances d’hiver, mon aînée et moi
avons testé pour vous la visite-atelier intitulée « Des dragons au Musée »,
proposée aux enfants de 4 à 6 ans (des enfants plus âgés, souvent aînés d’une
fratrie, y assistaient cependant). Elle s’articule autour de deux activités,
séparées par un petit intermède. Ces trois moments permettent d’aborder la
musique sous trois angles différents, et invitent les enfants à adopter,
vis-à-vis des instruments, trois postures successives.
La conférencière nous a d’abord guidés à travers le Musée de
la musique, en ménageant deux longues pauses devant un instrument : une
imposante cloche vietnamienne (premier instrument que l’on découvre en entrant
dans le musée), ornée de deux dragons, puis un cornet à bouquin dont le
pavillon prend la forme d’une gueule de dragon. Ces deux stations sont l’occasion
d’aborder quelques éléments du vocabulaire musical (grave et aigu, embouchure),
mais aussi d’évoquer la pratique des instruments (différentes manières de faire
sonner une cloche, technique à maîtriser pour produire du son avec un
instrument à vent) et leurs fonctions (notamment l’usage rituel de la cloche
vietnamienne). Nous avons également pu écouter le son produit par ces deux
instruments grâce à des enregistrements. Mais ce qui était au fond le vrai
sujet de cette visite n’était pas la musique, mais les dragons : dragons
orientaux, bénéfiques et aquatiques, dragons occidentaux, cracheurs de feu et
destructeurs de cités. Chacun des deux instruments fut en effet le point de
départ d’une histoire de dragon : un conte chinois ayant pour héros le
bienveillant Pulao, et la fameuse aventure de Saint Georges terrassant le
dragon qui sévissait à Silène. Chaque histoire a duré un bon quart d’heure,
prenant largement le pas sur la dimension musicale de la visite, et du musée
lui-même. Agréablement racontées, ces histoires étaient cependant écoutées avec
attention par la plupart des enfants, et constituaient un biais original pour
les amener à observer les deux instruments.
La visite, ainsi conçue autour de ces deux instruments, se
concentre uniquement dans la première salle-étage du musée, consacrée aux
instruments du XVIIe siècle (à part une très petite première section
– où se trouve la cloche vietnamienne, d’ailleurs – appelée « origines »
et destinée à montrer que la musique est présente dans toutes les cultures).
Après nos deux longues stations, nous avons simplement traversé, sans plus nous
arrêter, cette salle puis la seconde qui, au second étage, présente des
instruments du XVIIIe siècle, pour nous rendre dans le coin concert
situé au cœur du musée. Et nous n’aurons pas vu les autres salles, consacrées
aux XIXe et XXe siècles, ainsi qu’aux musiques du monde.
Il faut dire que le musée est grand et foisonnant, et qu’une visite organisée
pour des enfants doit forcément être sélective. Peut-être celle-ci l’était-elle
à l’excès, à cause de son sujet, forcément restreint dans un tel musée. Mais
pour des petits, ce n’était pas un mauvais choix : le fil rouge de la
visite, les dragons, était connu de tous et familier ; sans empêcher la
découverte d’éléments nouveaux, parfois techniques, il donnait une cohérence au
parcours.
Une cohérence qui n’était rompue que par un court intermède :
au second étage, ainsi que dans la salle consacrée aux musiques du monde, se
trouvent deux petites scènes où, chaque jour, un musicien vient faire découvrir
son instrument et offrir un petit concert commenté aux visiteurs du musée. L’animation
« Musiciens au Musée » présente ainsi un concert chaque jour
différent, dont l’intérêt varie selon vos goûts et selon le talent qu’a le
musicien pour parler de son instrument. Cet après-midi-là, il s’agissait de
guitare manouche.
Le lien avec les dragons fut rompu pendant les quelques
minutes que durèrent cet intermède musical. Mais il fut renoué ensuite pour la
seconde partie de notre activité, l’atelier. Dans une salle dédiée à la
pratique musicale en groupe, les enfants, assis en demi-cercle, se sont essayés
à la manipulation d’instruments très variés, parfois surprenants et amusants.
Il s’agissait alors de produire des sons qui évoquent les quatre éléments, que
les dragons symbolisent dans les différentes cultures : la terre, sur
laquelle il s’appuient pour prendre de la force, l’eau dans laquelle ils vivent
parfois, le feu qu’ils crachent et l’air qui siffle autour de leurs ailes.
Chaque enfant se voyait attribué un instrument et, par groupes de quatre, ils
imitaient le roulis des vagues ou le fracas des tremblements de terre. Une fois
tous les instruments distribués, l’ensemble était quelque peu cacophonique –
les enfants ne se contentant pas de jouer seulement quand leur élément était
concerné.
Pour ma part, j’ai trouvé un peu frustrant que ma fille ne
soit amenée à manipuler qu’un seul instrument (sur la fin, elle en a eu un
deuxième), j’aurais trouvé sympa que les instruments circulent de main en main.
Mais peut-être le capharnaüm se serait-il ajouté à la cacophonie, le tout
devenant ingérable. En tout cas, le principe de l’atelier m’a semblé un peu
limité : les enfants devaient jouer quand leur élément était « appelé »,
et comme ils ne jouaient que d’un instrument (à part les plus grands), j’avais
le sentiment que nous tournions un peu en rond. Mais les apprentis musiciens
étaient ravis – et après tout c’est là l’essentiel : « j’ai fait de
la musique avec des copains », a résumé ma grande. Et avec un grand sourire !

Présentation de l’activité : http://philharmoniedeparis.fr/fr/activite/visite-atelier-du-musee/16008-des-dragons-au-musee?date=1459947600
Agenda Enfants et familles de la Cité de la musique : http://philharmoniedeparis.fr/fr/agenda?public[0]=233&public[1]=234&public[2]=235
Musée de la musique – Tarif : 7 euros ; gratuit
pour les moins de 26 ans.
Poussette non acceptée. Le musée prête poussette et/ou
porte-bébé.Pas de « point goûter » à l’intérieur du musée, mais une sortie temporaire est possible ; on peut alors s’installer dans le café de la Philharmonie, ou sur les grandes banquettes du hall.
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