(inspiré par le collectif Musées Debout - place de la République et ailleurs)
Pourquoi allons-nous (ou n'allons-nous pas) au musée ? Quand, comment, avec qui ? Voilà des questions qui m'intéressent en tant que maman-visiteuse, mais aussi en tant que prof qui aimerait que tous les enfants aient les mêmes chances de réussite, et surtout le même accès aux livres, à l'art, au beau. Puisque l'école échoue de plus en plus dans cette mission (hélas...), quels moyens avons-nous d'amener tous les enfants à lire et à aimer ça, à être curieux, à connaître l'art et les musées et à ne pas les regarder comme étrangers ? Ou plutôt comment amener les livres et l'art dans toutes les maisons, dans toutes les mains et dans toutes les têtes ? J'ai souvent l'impression qu'il faudrait d'abord convaincre les adultes (parents, enseignants, visiteurs, conservateurs, ministres...) de la nécessité de ce contact...
J'emmène mes filles au musée, toutes jeunes, avec l'espoir qu'elles continueront toute leur vie à s'y rendre, et à se montrer curieuses (d'art, de culture ou de science, ou de tout autre chose, selon leurs goûts). Avec pour objectif que le musée devienne à leurs yeux un lieu de plaisir, de joie, de découverte, au lieu d'être ce temple intimidant du savoir et de la culture qu'il reste pour bien des gens. Je suis persuadée que tous les enfants gagneraient à fréquenter les musées le plus tôt possible. Mais je vois bien dans le regard que les gens posent sur mes filles, notamment dans les expositions à la mode, que le musée n'est pas l'environnement naturel des enfants aux yeux des adultes : "c'est jeune pour aller au musée", entendons-nous souvent. Et je dois dire que ça m'agace. Et je m'étonne aussi de la surprise de personnes pour qui la culture n'est pas un objet étrange et étranger, quand nous disons que nous voyageons et visitons avec les filles. Bien sûr, nous adaptons nos visites à nos enfants, mais nous n'avons pas envie de nous priver à cause d'elles de ce que nous aimons : nous avons envie de le partager avec elles ! Et ça marche : notre grande est contente quand nous annonçons une sortie musée (et déçue quand un contre temps l'empêche), la petite ouvre ses grands yeux déjà pleins de curiosité. Peu importe ce qu'elles apprennent, ce qu'elles retiennent. L'essentiel est qu'elles identifient le musée comme un lieu agréable, et non réservé aux adultes sérieux.
J'emmène mes filles au musée, toutes jeunes, avec l'espoir qu'elles continueront toute leur vie à s'y rendre, et à se montrer curieuses (d'art, de culture ou de science, ou de tout autre chose, selon leurs goûts). Avec pour objectif que le musée devienne à leurs yeux un lieu de plaisir, de joie, de découverte, au lieu d'être ce temple intimidant du savoir et de la culture qu'il reste pour bien des gens. Je suis persuadée que tous les enfants gagneraient à fréquenter les musées le plus tôt possible. Mais je vois bien dans le regard que les gens posent sur mes filles, notamment dans les expositions à la mode, que le musée n'est pas l'environnement naturel des enfants aux yeux des adultes : "c'est jeune pour aller au musée", entendons-nous souvent. Et je dois dire que ça m'agace. Et je m'étonne aussi de la surprise de personnes pour qui la culture n'est pas un objet étrange et étranger, quand nous disons que nous voyageons et visitons avec les filles. Bien sûr, nous adaptons nos visites à nos enfants, mais nous n'avons pas envie de nous priver à cause d'elles de ce que nous aimons : nous avons envie de le partager avec elles ! Et ça marche : notre grande est contente quand nous annonçons une sortie musée (et déçue quand un contre temps l'empêche), la petite ouvre ses grands yeux déjà pleins de curiosité. Peu importe ce qu'elles apprennent, ce qu'elles retiennent. L'essentiel est qu'elles identifient le musée comme un lieu agréable, et non réservé aux adultes sérieux.
Pour cela, il faut évidemment que les visites ne soient pas trop longues - ce qui fait un peu de peine quand les parents ont payé plus de dix euros leur entrée au musée. Nous nous sommes donc armés tout d'abord d'une carte "Amis du Louvre" qui permettait des visites courtes, de l'ordre de la promenade au milieu des œuvres : nous ne nous arrêtions que quand notre fille était attirée par une œuvre, le reste du temps, nous déambulions dans les salles du Louvre comme dans un parc, comme dans un quartier de Paris. Je pense que c'est la meilleure manière d'appréhender les musées avec des petits (et peut-être même pour les adultes !) : avec la légèreté improvisée d'une balade dominicale en famille. Pour que cela soit possible, faudrait-il que les musées soient gratuits ? Peut-être cela aiderait-il. Mais quand les enfants ne payent pas (ce qui est le plus souvent le cas), même si l'entrée adulte affiche un prix scandaleux (10-14 euros, en gros), une visite au musée à quatre coûte tout de même moins cher qu'une sortie cinéma... La gratuité serait un beau rêve, mais amènerait-elle tout le monde au musée ? Pas si sûr.
Gratuité. Plaisir et savoir. Place de l'art et des musées dans la société. Voilà les sujets qu'abordent les membre de Musées Debout, sur la toile mais surtout sur la place de la République et partout où l'on retrouve la Nuit Debout, qui a dépassé le cadre d'une "simple" contestation sociale, comme le montre la naissance de divers mouvements spontanés, "Sciences Debout", "Musées Debout"... Chacun peut apporter une reproduction de l'œuvre qui l'a marqué tout particulièrement. On y parle histoire de l'art mais aussi "politique", dans le sens où l'art a sa place dans la cité, puisqu'il appartient à tous les citoyens.
En apportant sur les places publiques reproductions d'œuvres et livres d'histoire de l'art, les membres de Musées Debout ont peut-être fait un pas vers une réponse à la question : comment amener tout le monde au musée ? Certes, le prix d'entrée est une barrière (et l'on ignore souvent qu'il existe des abonnements, pour lesquels les entreprises proposent parfois des tarifs collectivités vraiment intéressants). Certes, l'école a son rôle à jouer, en familiarisant les enfants avec les musées ; mais l'école ne peut pas tout faire, et sa contribution ne dépassera pas une ou deux visites par an ; de plus, les enfants qui ne vont pas au musée avec leurs parents l'identifieront alors à un lieu scolaire et sérieux, et n'auront pas l'idée d'y retourner seuls plus tard ; il faut certes rendre le musée familier aux enfants, mais il faut surtout y amener leurs parents ! Au fond, si l'on veut que tout le monde aille au musée, il faut que le musée aille vers tout le monde, et sorte de ses murailles institutionnelles et physiques. Que les œuvres se retrouvent sur les places, dans les parcs, dans les écoles ou dans les hôpitaux : l'hôpital Charles Foix, à Ivry, a par exemple accueilli d
es reproductions d'œuvres du Louvre ; sculptures dans le jardin, tableaux dans les couloirs et sur les grilles, les malades et résidents (l'hôpital est dédié à la gérontologie) pouvaient croiser l'art quotidiennement, et leurs visiteurs aussi (photographie prise en juillet 2015). Voilà une initiative à développer, à faire voyager partout en France. Pourquoi ne pas imaginer un musée ambulant, comme les cirques ?!
En apportant sur les places publiques reproductions d'œuvres et livres d'histoire de l'art, les membres de Musées Debout ont peut-être fait un pas vers une réponse à la question : comment amener tout le monde au musée ? Certes, le prix d'entrée est une barrière (et l'on ignore souvent qu'il existe des abonnements, pour lesquels les entreprises proposent parfois des tarifs collectivités vraiment intéressants). Certes, l'école a son rôle à jouer, en familiarisant les enfants avec les musées ; mais l'école ne peut pas tout faire, et sa contribution ne dépassera pas une ou deux visites par an ; de plus, les enfants qui ne vont pas au musée avec leurs parents l'identifieront alors à un lieu scolaire et sérieux, et n'auront pas l'idée d'y retourner seuls plus tard ; il faut certes rendre le musée familier aux enfants, mais il faut surtout y amener leurs parents ! Au fond, si l'on veut que tout le monde aille au musée, il faut que le musée aille vers tout le monde, et sorte de ses murailles institutionnelles et physiques. Que les œuvres se retrouvent sur les places, dans les parcs, dans les écoles ou dans les hôpitaux : l'hôpital Charles Foix, à Ivry, a par exemple accueilli d

Page Facebook du collectif : https://www.facebook.com/museesdebout/info/?tab=page_info
Voir aussi l'article consacré à Musées Debout et à son initiateur dans Libération : http://next.liberation.fr/arts/2016/04/15/musees-debout-faites-circuler-y-a-du-savoir_1446591
Voir aussi l'article consacré à Musées Debout et à son initiateur dans Libération : http://next.liberation.fr/arts/2016/04/15/musees-debout-faites-circuler-y-a-du-savoir_1446591